BridgeforEU : supprimer les frontières, renforcer les régions
Auteur : Hugues Stéphane Beaudouin
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Gorizia et Nova Gorica, villes transfrontalières italienne et slovène, capitales européennes de la culture en 2025, luttent chaque jour pour organiser des événements communs sur la Piazza Transalpina en raison de nombreux obstacles administratifs.
Sur le tronçon transfrontalier du Danube, entre la Slovaquie et la Hongrie, les activités de kayak sont impossibles en raison d'incohérences législatives entre les deux pays, ce qui entrave le développement du tourisme fluvial.
Situé à la frontière franco-espagnole, le recrutement de médecins pour l'hôpital transfrontalier de Cerdagne est considérablement retardé par la longueur des procédures de reconnaissance des diplômes français par l'administration espagnole.
Il existe tant d'autres exemples concrets d'obstacles à une coopération transfrontalière efficace et simple au sein de l'Union européenne. Cela impacte la vie quotidienne des 150 millions d'Européens - un tiers de la population de l'Union - qui vivent dans les régions frontalières. Le coût de ces dysfonctionnements est considérable, estimé par le Parlement européen à environ 457 milliards d'euros par an.
Mais hier soir, après six longues et difficiles années de négociations, le Parlement européen est enfin parvenu à un accord avec le Conseil sur une proposition de règlement de la Commission visant à faciliter la coopération transfrontalière. Cela a été rendu possible grâce à l'impulsion de notre groupe politique Renew Europe, qui a déposé un rapport d'initiative en 2023 demandant à la Commission européenne de prendre des mesures pour supprimer les obstacles administratifs.
BridgeforEU est un véritable instrument de cohésion et de proximité avec les réalités locales. Sur une base volontaire, les États membres seront invités à mettre en place un point de coordination transfrontalier au niveau national ou local. Il s'agira d'un guichet unique pour les collectivités locales et les entreprises. A terme, selon les estimations du Parlement européen, cet outil permettra d'éliminer 20 % des obstacles transfrontaliers et de générer des gains économiques de plus de 120 milliards d'euros par an.
C'est une véritable victoire pour le Parlement européen. Le dossier était bloqué au Conseil depuis plusieurs années. Grâce à notre proposition, qui a rassemblé tous les groupes politiques, le rapporteur Sandro Gozi (Renaissance, France) a facilité la relance des négociations sur la base d'un nouveau texte. Ce règlement, dont la nécessité a été rappelée dans le rapport Letta, est un pas de plus vers l'achèvement du marché intérieur.
Sandro Gozi, rapporteur du Parlement européen, a déclaré : « Renew Europe démontre une fois de plus qu'il est le principal moteur de l'intégration européenne par-delà les frontières. L'accord sur BRIDGEforEU est le résultat d'une longue négociation menée par le Parlement pour sortir de l'impasse et fournir aux régions, aux maires, aux associations et aux entreprises un cadre volontaire qu'ils peuvent utiliser pour signaler les obstacles transfrontaliers à la coopération, et pour proposer ou demander une solution aux autorités nationales ou régionales. Des marchés du travail plus dynamiques, un accès plus facile à l'éducation, aux soins de santé et aux services publics transfrontaliers, et une cohésion économique et sociale accrue : tel est l'objectif de BRIDGEforEU ».