Pour Renew Europe, l'avenir de la pêche européenne sera durable dans le cadre d'une concurrence mondiale équitable
Au terme d'une législature marquée pour le secteur européen de la pêche et de l'aquaculture par le double défi de la protection de la biodiversité marine et de la concurrence déloyale d'une pêche illégale croissante, le Parlement européen, réuni à Strasbourg en séance plénière, a tenu ce matin un débat de haut niveau sur la politique commune de la pêche, avant le vote d'une série de rapports faisant le point et les perspectives d'une Europe bleue durable.
Tout d'abord, une évaluation de la mise en œuvre de la réforme de la politique commune de la pêche de 2013, qui visait à assurer la durabilité des activités de pêche et la résilience des zones de pêche. À cet égard, Renew Europe considère que la durabilité est la condition des communautés de pêcheurs prospères. La mise en œuvre de l’organisation commune des marchés, qui vise à assurer une offre diversifiée de produits de la mer dans des conditions de marché compétitives et stables et à promouvoir la transparence et les garanties dues aux consommateurs, est étroitement liée à cette question.
Renew Europe était responsable de ce rapport dans lequel le Parlement européen appelle à une meilleure application des règles par les États membres, appelle à la reconnaissance de toutes les organisations de producteurs et exige une meilleure information des consommateurs grâce la traçabilité des produits de la pêche et de l'aquaculture. Renew Europe préconise également de distinguer clairement dans l’offre alimentaire les produits issus de la pêche et les assemblages présentés sous forme de poisson, ou dénommé tel.
Izaskun BILBAO BARANDICA (PNV, Espagne), rapporteur du Parlement européen pour le règlement sur la mise en œuvre de l'organisation commune des marchés dans le secteur de la pêche et de l'aquaculture, a déclaré : « Nous avons réussi à garantir une meilleure traçabilité lors de la récente révision du règlement sur le contrôle des pêches et maintenant nous devons garantir que ces informations parviennent au consommateur. Il s’agit de lui donner les outils nécessaires pour choisir des produits durables et européens ».
Pour l'avenir, la Commission européenne propose de rendre les pratiques plus durables en améliorant la sélectivité des engins de pêche et notamment leur impact sur les fonds marins ainsi que sur les espèces protégées comme les dauphins. Renew Europe partage globalement ces objectifs généraux. Mais nous ne pensons pas que l’approche universelle de la Commission aboutisse à une action efficace. Nous ne pouvons y parvenir qu’avec la pleine participation de la filière, notamment les pêcheurs.
Asger CHRISTENSEN (Venstre, Danemark), rapporteur fictif de Renew Europe au sein de la commission parlementaire de la pêche (PECH) pour le plan d'action relatif à la protection et à la restauration des écosystèmes marins pour une pêche durable et résiliente, a souligné : « Tous les secteurs doivent travailler en permanence pour améliorer la durabilité, y compris pour le secteur de la pêche. Mais nous ne pouvons y parvenir que si nous impliquons correctement les pêcheurs dans le débat et utilisons leur expertise pour mettre en œuvre les meilleures mesures ».
Le renforcement des mesures environnementales dans les eaux communautaires doit aller de pair avec une lutte sans compromis contre la pêche illégale pratiquée par des pays tiers. La Cour des comptes a déjà souligné les failles du système de contrôle des importations. Le Parlement européen recommande que ces contrôles soient harmonisés et améliorés pour lutter contre les importations frauduleuses et garantir une concurrence mondiale équitable pour les pêcheurs de l'UE, par exemple grâce à l'octroi mieux ciblé de quotas tarifaires autonomes.
Pierre KARLESKIND (Renaissance, France), président du PECH et rapporteur fictif de Renew Europe sur l'impact de la pêche illégale sur la sécurité alimentaire ainsi que sur le rapport sur la mise en œuvre de la politique commune de la pêche et les perspectives d'avenir, a conclu : « Nous devons fermement mettre en œuvre notre tolérance zéro à l'égard de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et nous devons continuer à améliorer notre propre politique commune de la pêche. La politique commune de pêche doit continuer à être mise en œuvre, évaluée et, si nécessaire, améliorée ».