L’industrie chinoise de la pêche : une menace globale pour la ressource halieutique qu’il est temps d’endiguer
Auteur : Yannick Laude
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Surpêche, surexploitation des ressources et signalements de travail forcé et d'exploitation des équipages : la pêche hauturière chinoise est une menace dénoncée de longue date par de nombreux acteurs et ONG du secteur maritime. Il est toutefois difficile de connaître l'étendue de ses opérations. Disposer d'informations fiables et concrètes sur les captures réalisées par l'industrie de la pêche chinoise est le premier objectif du rapport adopté aujourd'hui à l'initiative de Renew Europe au sein de la commission parlementaire de la pêche (PECH) sur les implications des opérations de pêche chinoises sur la pêche de l'UE. Ce manque d'information constitue un obstacle majeur à la bonne gestion des ressources halieutiques et empêche de garantir que nous ayons à l'échelle mondiale une pêche réglementée et durable qui respecte les droits de l'homme.
Pierre KARLESKIND (Renaissance, France), président du PECH et rapporteur parlementaire, a déclaré :
« L'UE mène la lutte contre la pêche INN mais nous devons faire plus. Nous voyons comment la Chine vide les eaux de pays tiers et subventionne sa flotte de pêche au détriment des ressources halieutiques et de la flotte de pêche de l’UE ».
Avec ce rapport, Renew Europe défend le secteur de la pêche européen durable. Nous souhaitons donc renforcer la traçabilité des produits importés afin de garantir le respect des normes sociales et environnementales auxquelles sont soumis les pêcheurs européens. Nous appelons également à la pleine mise en œuvre de l’accord contre les subventions et les pratiques déloyales signé à l’OMC en juin 2022 et le promouvoir comme l’un des outils de lutte contre les subventions néfastes aux activités de pêche.
La souveraineté alimentaire de l’UE n’est pas le seul problème. La Chine est à elle seule responsable de l'importation de 50 % de la farine de poisson commercialisée dans le monde. C’est donc la ressource halieutique elle-même qui est menacée, et avec elle la sécurité alimentaire, notamment dans les pays côtiers africains sous la pression de Pékin. La Chine a déjà accepté d’ouvrir le dialogue, comme l’illustre l’accord des Nations Unies sur le Traité sur la haute mer en mars dernier. Mais pour le Parlement européen, il est grand temps que le dialogue en cours avec la Chine débouche également sur des actions.