Democracies rarely die from external threats. They often die from internal threats.
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.
Discours de Stéphane Séjourné, Président de Renew Europe.
"Madame la Présidente, chers collègues,
Cette session plénière « sur l’État de l’Union » n’est pas comme les autres. C’est la dernière de la mandature, la dernière avant les élections européennes. Je l’ai déjà dit. Je maintiens que nous devons éviter la polarisation de ce Parlement. Il reste 9 mois de travail et ce n’est pas en septembre que se joue l’élection de juin. Vous l’avez dit, Madame la Présidente, ces quatre années ont été parmi les plus marquantes de l’histoire récente de la construction européenne.
Renew Europe est fier d’avoir été en responsabilité pendant cette période. Renew Europe est fier d’avoir été utile au sein d’une coalition, qui n’était pas évidente, mais qui a rassemblé les pro-européens de bonne volonté. Si je veux résumer : Renew Europe est fier du bilan commun. Nous souhaitons que ces derniers mois soient utiles, à l’image de ces quatre dernières années. Mais Renew Europe est aussi lucide : sur certaines priorités politiques de mon groupe, le compte n’y est pas encore.
Si je commence par les éléments positifs :
Je considère que l’Europe a été utile à nos concitoyens, comme jamais. Elle a été là dans la pandémie. Elle a été là face à l’agression russe en Ukraine pour unir les Européens.
L’Europe est là pour les générations futures. Le Green Deal fait de l’Europe le continent le plus exemplaire en matière de transition écologique. Nous n’avons pas à avoir l’écologie honteuse. Je ne connais aucune autre chambre parlementaire dans le monde qui a pris des décisions aussi courageuses ?
Nous sommes là pour nos travailleurs et nos entreprises. La réindustrialisation du continent est désormais une réalité enclenchée... au nom de notre souveraineté, de nos emplois et du pouvoir d’achat. Nous sommes là pour chacun de nos citoyens, pour leurs droits. Le far-west numérique est désormais régulé par nos lois européennes. L’indépendance de nos médias sera bientôt garantie par une législation spécifique. Nous sommes là pour notre sécurité collective avec les fondements d’une défense commune. Et sur tous ces sujets nous irons jusqu’au bout, je pense notamment au Green deal.
Si je continue sur ce qu’il nous reste à faire :
Nous sommes là pour trouver une solution durable à la question migratoire. Pour protéger les frontières extérieures et notre souveraineté tout en restant une terre d’accueil des vies menacées.
Cela fait partie des textes que nous devons finaliser. Avec le paquet énergie. Avec la réponse industrielle européenne. Ces 9 mois, je le répète, devront être utiles ! Être utile ne veut pas dire de la régulation pour la régulation. Nous devons réduire la bureaucratie sur nos citoyens et nos entrepreneurs. Être utile, c’est aussi investir à la hauteur de nos objectifs. Les transitions vertes et digitales ne seront réussies que si nos lois sont simples, intelligibles et financées.
Madame la Présidente, pour terminer, le sujet qui fâche mon groupe. Vous le savez nous sommes déterminés à défendre notre modèle démocratique.
L’Europe ne répond pas encore aux appels désespérés des juges polonais, des juges hongrois, de la presse indépendante et de la société civile. Je reste sidéré quand des procureurs italiens changent des Etats civils d’enfants et donc retirent des droits à des mères parce qu’elles sont lesbiennes.
Mon groupe appelle toujours à plus d’efficacité, plus de simplicité, plus de réformes.
L’unanimité est un poison. Aucune décision européenne ne doit être l’otage d’un autocrate à Budapest ou ailleurs. Rendez-vous compte, l’ampleur de notre soutien à l’Ukraine dépend de Viktor Orban.
Madame la Présidente, nous refusons le basculement de l’Europe. Nous refusons l’orbanisation de notre continent. C’est un réel danger. Pas seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique et social. Le risque d’une corruption endémique. Le risque de voir des communautés prises pour cible. Le contraire de notre ADN européen. Je dirais même le contraire de notre projet civilisationnel.
Madame la Présidente, vous vouliez une Commission géopolitique. Elle a été, par le gré de l’histoire, bien plus que cela. Mais attention. Les démocraties meurent rarement par les menaces extérieures. Elles meurent souvent des menaces intérieures.
A nous, démocrates, d’agir à temps."