Budget 2024 de l'UE : aucune négociation sérieuse ne peut s'engager sans une révision du Cadre Financier Pluriannuel
Auteur : Yannick Laude
Date :
Renew Europe a maintes fois alerté sur les menaces qui pèsent sur le budget de l'UE, et le Parlement européen a voté plusieurs résolutions à cet effet ces derniers mois. Nous sommes donc assez déçus par le manque d'ambition du projet de budget 2024 présenté aujourd'hui par la Commission européenne. Malgré la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques toujours durables, malgré les besoins croissant pour les transitions écologique et numérique, ce budget est en baisse par rapport à 2023 au regard du RNB de l'UE. Cette proposition n'est que la traduction comptable d'un Cadre Financier Pluriannuel insuffisamment équipé, élaboré à un moment où aucune des crises que traverse l'UE depuis 4 ans n'était prévue. Au lieu de financer des secteurs stratégiques, d'augmenter le soutien aux programmes liés à la jeunesse, à l'innovation, au climat, à la migration, ou de conserver une certaine flexibilité pour faire face aux crises à venir, la marge et la flexibilité restantes sont presque toutes utilisées pour financer l'instrument de relance de l'Union européenne dont les coûts d'emprunt sont en augmentation. Nous avertissons fermement la Commission européenne que la prochaine révision du CFP ne peut être un simple exercice comptable. Le débat budgétaire pour 2024 doit être conditionné à cette révision.
Fabienne KELLER (Renaissance, France), rapporteure fictive pour Renew Europe pour le budget 2024 au sein de la commission parlementaire des budgets (BUDG), a déclaré :
« Cette proposition ne donne pas au budget de l'UE la flexibilité dont il a besoin pour faire face aux défis à venir. Nous avons besoin d'une révision ambitieuse du CFP pour donner au budget de l'UE les moyens d'atteindre ses objectifs ».
Valérie HAYER (Renaissance, France), coordinatrice de Renew Europe au sein de BUDG, a ajouté :
« Ce budget clôture le CFP 2021-2027. La Commission a fait le maximum, compte tenu de la faible ambition et des moyens que les États membres étaient prêts à donner à l'Union. Soit nous révisons en profondeur le CFP actuel, soit nous devrions arrêter de faire des promesses non finançables ».