Inflation, taux d’intérêt et remboursement de l’emprunt : Renew Europe lance un cri d’alarme sur la situation budgétaire de l’UE
Auteur : Yannick Laude
Date :
L’élévation brutale des coûts de remboursement du plan de relance met le budget européen à rude épreuve. C’est tout l’objet du rapport en forme de coup de semonce adopté aujourd’hui par la commission parlementaire des Budgets (BUDG) avec le plein soutien de Renew Europe. Alors que le plan de relance a permis de relancer notre économie d’une manière inédite et de faire un pas de géant dans la construction européenne, ses modalités de remboursement ont singulièrement évolué depuis son lancement en 2021. Les taux d’intérêt sont ainsi passés de 0,55% à plus de 3% dès cette année, alors que l’on tablait à l’époque sur une progression limitée à 1,15% jusqu’en 2027.
À l’époque, les États membres avaient mis une ligne rouge sur le plafonnement de la capacité de remboursement de l’Europe en refusant de sortir les coûts de remboursement des dépenses ordinaires. La conséquence ? La couverture de la charge de la dette pourrait désormais se faire au détriment de politiques communes tel qu’Erasmus, et empêcher le financement de nouvelles initiatives, notamment en faveur des semi-conducteurs, indispensables à l’autonomie stratégique de l’UE. Le considérable retard pris par les États pour la création de nouvelles ressources propres pour rembourser l’emprunt, alors qu’ils s’y sont engagés, obère davantage encore la situation.
Il est plus que temps que la Commission européenne propose de réviser le Cadre financier pluriannuel, déjà rogné par une forte inflation, afin de sortir ces coûts du budget général de l’UE. Renew Europe exhorte aussi le Conseil à prendre leurs responsabilités afin que l’UE puisse honorer ses dettes tout en finançant les politiques et les priorités de l’UE.
Valérie HAYER (Renaissance, France), coordinatrice de Renew Europe au sein de BUDG et rapporteure du Parlement européen pour les ressources propres, a déclaré : « Les États se sont engagés à ce que le remboursement du plan de relance européen soit porté par les grands pollueurs, les importateurs de CO2 étranger et ceux qui ne paient pas leur juste part d’impôt. C’est ça l’accord. Pas de couper dans Erasmus, dans la PAC ou d’autres programmes. En avant. »
Fabienne KELLER (Renaissance, France), rapporteure fictive de Renew Europe pour le budget 2024 au sein de BUDG et rapporteure parlementaire pour le budget 2023 du Parlement européen, a ajouté : « Depuis le début de ce mandat nous avons montré que l’Union européenne était l’échelle pertinente pour faire face aux crises et aux grand défis à venir. Nous l'avons démontré face à la pandémie, la guerre en Ukraine, avec la transition écologique, numérique et l’investissement dans la jeunesse. Si nous voulons être à la hauteur de nos ambitions, nous devons avoir un budget en conséquence, sans couper des programmes essentiels. C'est pourquoi j’appelle la commission à réviser au plus vite le Cadre financier pluriannuel ».