Pêche illégale : Renew Europe veut s’assurer que toutes les mesures ont été prises par l’Équateur pour assurer la bonne gestion des ressources halieutiques
Auteur : Yannick Laude
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Bien que l’Équateur ait une flotte que l’on peut qualifier d’artisanale, avec 20 000 navires de pêche, elle n’en demeure pas moins la plus grande flotte thonière de la région. L’Équateur est un exportateur majeur de produits de la pêche vers l’Union européenne, notamment de crevettes et de thon. Depuis plusieurs années, Quito est soupçonné de ne pas avoir un système à même de prévenir la pêche illégale et s’est vu adresser un carton jaune par la Commission européenne. Afin d’éviter de perdre le marché européen, l’Équateur a adopté en 2020 une loi de préservation de la ressource halieutique, assortie de lourdes sanctions contre les contrevenants. C’est pour observer la bonne application de cette législation que Pierre Karleskind, président de la commission parlementaire de la Pêche (PECH), a conduit une mission de terrain, Renew Europe étant particulièrement vigilant dans la lutte contre la pêche illégale. Cette mission est toutefois menée dans un esprit de coopération. Très endetté auprès de Pékin, et alors que la flotte chinoise est la cause des nombreux actes de pêche illégale dans les eaux équatoriennes, Quito cherche en effet à rééquilibrer ses relations internationales et à se rapprocher de l’UE.
Pierre KARLESKIND (L’Europe ensemble, France), président de PECH, a déclaré : « Nous sommes venus cette semaine pour observer les efforts qui ont été faits en matière de contrôles et de lutte contre la pêche illégale. Beaucoup a été fait avec ce partenaire important. Le dialogue a permis de s’assurer qu’on importe des produits qui n’en sont pas issus. La pêche illégale est une concurrence déloyale pour nos flottes et une grave atteinte à l’environnement ».
Izaskun BILBAO BARANDICA (PNV, Espagne), coordinatrice Renew Europe au sein de PECH et vice-Présidente de la délégation pour les relations avec les pays de la Communauté Andine, laquelle participait à cette mission parlementaire, a ajouté : « Cette mission a permis de confirmer deux réalités. La première est que décerner des cartons en guise d’avertissement est efficace dans la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. L'accès à un marché tel que le marché européen, qui n'accepte que la production durable sur le plan environnemental et social, est un bon argument et un stimulant pour éradiquer les mauvaises pratiques de pêche. Les progrès que nous avons constatés sont dus à cela. La deuxième est que l'Union et son industrie sont un acteur clé dans la lutte mondiale contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée et de la protection des ressources marines. Une réalité qui mérite d'être plus reconnue qu'elle ne l'est ».