Pas de fonds européens pour les pays membres de l’UE qui ne respectent pas les droits fondamentaux des Roms!
Auteur : Alberto Cuena Vilches
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Nous saluons l'approbation par la session plénière, aujourd'hui à Strasbourg, de la résolution de la commission EMPL initiée par Renew Europe sur "La situation des Roms vivant dans des campements dans l'UE". La résolution rappelle la nécessité urgente d'un plan d'action de l'UE pour éradiquer les campements roms d'ici 2030, tout en s'attaquant à la situation déplorable des Roms marginalisés vivant dans toute l'Europe, qui manquent d'infrastructures et de services de base et portent atteinte à la dignité et aux droits humains, conduisant ces communautés à une situation d'une exclusion sociale inacceptable.
La députée européenne Lucia Ďuriš Nicholsonová (indépendante, Slovaquie), rapporteur EMPL sur la résolution et coordinatrice de Renew Europe au sein de la commission de l'emploi et des affaires sociales (EMPL), a appelé le Conseil et la Commission à agir avec fermeté et, en particulier, à considérer la situation des Roms vivant dans des quartiers marginalisés comme une violation possible des valeurs fondatrices de l'UE, ainsi qu’à une application rapide du régime général de conditionnalité aux États membres qui n'utilisent pas correctement les fonds européens pour l'inclusion des Roms :
« Pendant trop longtemps, la situation critique des Roms vivant dans des campements a été ignorée et ces personnes sont même utilisées, dans plusieurs États membres, comme bouc émissaire à des fins populistes. Un nombre important de fonds de l'UE ont été mis à disposition pour faire face à ces conditions désastreuses. Mais, comme nous l'avons vu lors de notre mission EMPL dans l'est de la Slovaquie en novembre dernier, les progrès sont très limités. On parle de centaines de milliers de personnes dont les conditions de vie sont comparables à celles des populations des pays en voie de développement. C'est une honte européenne et un problème européen. Si nous voulons vraiment construire une Europe sociale forte où personne n'est laissé pour compte, nous devons agir. À présent. Nous ne pouvons pas laisser les enfants du XXIe siècle mourir de malnutrition et de maladies respiratoires au cœur de notre Europe. Je suis heureuse que le Parlement européen perçoive cette urgence et je pense que nous avons présenté un texte fort avec des recommandations concrètes pour des questions concrètes.»
Combler les écarts d'accès à des services de garde de qualité entre les enfants roms et non roms, ou surveiller les risques d'abandon et les inégalités pour accéder à l'éducation avec des ressources suffisantes à tous les niveaux sont quelques-unes des priorités que les députés demandent à la Commission et aux États membres d'adopter et de mettre en œuvre. Le logement et les soins de santé sont tout aussi importants lorsqu'il s'agit d'une pleine intégration des Roms. Enfin, en ce qui concerne le chômage de longue durée, le texte adopté exhorte les pays de l'UE à investir dans des entreprises sociales et des centres communautaires équipés de manière adéquate, à la fois comme supports pour l'inclusion des Roms sur le marché du travail et comme source de création d'emplois.
Dragoș Pîslaru (REPER, Roumanie), député européen, président de la commission de l'emploi et des affaires sociales (EMPL):
« Bien que nous nous gargarisions d'inclusivité, les communautés roms dans toute l’Union sont confrontées à des défis inimaginables. La pauvreté intergénérationnelle, le manque d'accès à l'éducation, le chômage sont des réalités auxquelles les Roms doivent encore faire face en 2022. De plus, nous devons soutenir les ONG et ne jamais oublier leurs efforts constants, car leurs voix sont souvent les seules à être entendues dans la lutte contre l'antitsiganisme. Avec cette résolution, nous faisons un pas en avant vers une Union européenne plus inclusive et consciente, dans laquelle personne n'est laissé pour compte ».