L’UE doit tenir haut le flambeau de la sécurité alimentaire mondiale
Auteur : Yannick Laude
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Au moment où un tiers de la production mondiale de céréales n’arrive plus sur les marchés suite à la guerre en Ukraine, l’UE se doit de tenir haut le flambeau de la sécurité alimentaire. C’est tout l’objet du débat qui se tient aujourd’hui en session plénière du Parlement européen réuni à Bruxelles, et de la résolution qui sera votée demain, en écho aux propositions que vient d’annoncer la Commission européenne.
Cette crise est un défi de long terme pour la toute nouvelle PAC mais cette année de transition doit permettre des flexibilités, notamment sur l’utilisation des jachères pour la production de protéagineux, sans remettre en cause les objectifs globaux du Pacte Vert, ni de la stratégie « From Farm to Fork ».
Tout en se félicitant des convergences d’analyse avec la Commission sur la situation agriciole, Renew Europe considère qu’on ne peut concevoir la sécurité alimentaire européenne et internationale sans également intégrer la problématique des secteurs de la pêche et l’aquaculture, également affectés par les conséquences de la guerre.
Renew Europe, qui a joué un rôle crucial dans l’élaboration de la résolution, appelle à l'organisation rapide d'une Conférence sur la sécurité alimentaire afin de répondre au déficit alimentaire à court terme et à la question de la résilience agricole à moyen terme dans les pays en voie de développement.
Ulrike MÜLLER (Freie Wähler, Allemagne), négociatrice de la résolution pour Renew Europe, au sein de la commission parlementaire de l’Agriculture (AGRI), a déclaré :
« La guerre de Poutine en Ukraine expose les Ukrainiens, ceux restés au pays et ceux qui cherchent refuge ailleurs, à un risque grave et immédiat de famine. Notre priorité la plus urgente est de nous assurer qu'ils reçoivent suffisamment de nourriture. La guerre menace également de déclencher une crise alimentaire dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique, privés de pain. Nous, Européens, en tant que grand producteur agricole, avons la responsabilité de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à un système alimentaire plus résilient. C'est aujourd'hui plus urgent que jamais ».
Pierre KARLESKIND (Renaissance, France), président de la commission parlementaire de la Pêche (PECH), a ajouté :
« Le secteur de la pêche et de l'aquaculture est frappé par des coûts d'exploitation plus élevés, mettant en péril leur rentabilité et donc notre sécurité alimentaire ! De nombreux navires de pêche ne peuvent plus se permettre de quitter le port. Ce que la Commission a proposé est en deçà de ce qui est nécessaire pour assurer la poursuite de leurs opérations. Il en faut plus et vite ! ».