La transparence salariale, première étape pour mettre fin aux écarts salariaux injustifiés entre hommes et femmes
Auteur : Caroline Rhawi
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Une étape cruciale a été franchie aujourd'hui pour mettre fin aux écarts indus de rémunération entre les sexes. Les commissions parlementaires des Droits de la femme et de l'Égalité des genres (FEMM) et de l'Emploi et des Affaires sociales (EMPL) ont adopté un rapport législatif visant à renforcer le principe « à travail égal, salaire égal » par l’instauration de la transparence des rémunérations.
Le rapport favorise la transparence salariale en donnant à tous les employés le droit à l'information et à demander au entreprises de plus de 50 travailleurs la divulgation d’éléments importants des grilles salariales, tel que l'écart de rémunération entre les sexes, afin de faciliter la comparaison des salaires entre les employés. Le rapport vise non seulement à mieux détecter les discriminations salariales dans certaines entreprises mais aussi à mieux évaluer la valeur du travail, notamment dans les secteurs sous-rémunérés et féminisés, pour remédier efficacement à tout écart de rémunération injustifié entre les sexes.
Renew Europe est un ferme défenseur de l'égalité des sexes et estime que l'accès aux informations sur les salaires est une pierre angulaire essentielle pour lutter contre la discrimination salariale et concrétiser le principe fondamental de l'UE « à travail égal, salaire égal ».
Samira Rafaela (Democraten 66, Pays-Bas), rapporteur de la commission FEMM, a déclaré :
« Aujourd'hui, nous nous rapprochons de la fin des écarts de rémunération entre hommes et femmes en Europe. Avec ce rapport parlementaire, nous avons fait tout notre possible pour trouver un juste équilibre entre la garantie du droit à l'information pour les salariées et la limitation des charges inutiles pesant sur les entreprises. Grâce à ce rapport, nous pourrons bientôt faire de l'égalité de rémunération pour un travail égal une réalité pour les femmes partout au sein de l'UE ».
La position de Renew Europe dans les négociations a été, d'une part, de limiter la charge administrative pesant sur les entreprises, en particulier pour les TPE, et, d'autre part, de promouvoir une plus grande transparence salariale afin de lutter contre la discrimination salariale fondée sur le sexe.
Sylvie Brunet (Mouvement Démocrate, France), rapporteure fictive en commission EMPL, a ajouté :
« Je me félicite que ce rapport législatif relatif à la directive sur la transparence des rémunérations soit désormais adopté. C'est un pas supplémentaire vers la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux et l'élimination de la discrimination salariale en Europe. Il est temps que le droit à un salaire égal pour un travail égal devienne une réalité. Avec cette directive, nous disposerons d'un outil efficace pour détecter les écarts indus de rémunération entre les sexes, pour y remédier et prendre des mesures correctives si nécessaire afin de garantir que les Européennes ne soient plus à la traîne ».
Amendement essentiel, notre groupe politique a réclamé l'élargissement du champ d'application en allant au-delà de l'élément de genre. De cette manière, la directive adopte une approche basée sur le genre mais englobe aussi un spectre plus large de discrimination potentielle.
Le principe « à travail égal, salaire égal » est inscrit dans les traités européens depuis 1957, mais c’est encore loin d'être une réalité soixante-cinq ans plus tard. Au sein de l'UE, les hommes gagnent en moyenne 14 % de plus que les femmes pour un type de travail équivalent, ce qui entraîne de graves conséquences socio-économiques. La directive sur la transparence des rémunérations est une pièce essentielle du puzzle législatif pour surmonter les causes qui structurent les écarts indus de rémunération, pour renforcer le principe de l'égalité de rémunération et pour combler l'écart de rémunération entre les sexes.