Plan de relance d'Orban : une raison de plus pour de solides garanties

Auteur : Hugues Stéphane Beaudouin

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La Commission européenne a publié aujourd'hui son évaluation annuelle de la situation de l'État de droit en Hongrie. La partie consacrée à la corruption est accablante.

"Les risques de clientélisme, de favoritisme et de népotisme dans l'administration publique de haut niveau ainsi que les risques découlant du lien entre les entreprises et les acteurs politiques ne sont toujours pas traités", indique le rapport.

Dacian Cioloş, président de Renew Europe, a réagi : "Ursula von der Leyen ne devrait pas approuver le plan de relance d'Orban tant qu'il n'aura pas donné des garanties solides que l'argent pour la relance ne finira pas dans les mauvaises poches. Ces garanties ne sont pas encore là. Le rapport de la Commission le prouve".

Le rapport souligne en effet que "le bilan des enquêtes sur les allégations concernant des fonctionnaires de haut niveau et leur entourage immédiat reste limité" en Hongrie. "Nous avons demandé à la Commission de veiller à ce que l'argent de la relance de l'UE aille aux Hongrois honnêtes et méritants et non à ceux qui ont des liens politiques", a ajouté Dacian Cioloş.

Le rapport intervient à un moment où la Commission réfléchit à l'opportunité de donner son feu vert au plan de relance d'Orban - de solides mécanismes de lutte contre la corruption sont une condition préalable à l'accès à cet argent.

Dacian Cioloş a conclu : "Il s'agit d'un test de crédibilité pour la Commission européenne. Veut-elle sérieusement protéger les intérêts financiers de l'UE ? Est-elle toujours la gardienne des traités et des valeurs qui y sont inscrites ?"

Contexte :

La Commission européenne disposait d'un délai de deux mois pour approuver le plan de relance hongrois, délai qui a expiré le 12 juillet, indiquant ainsi que le plan est retardé comme l'a déjà signalé Renew Europe.

Dans notre lettre datée du 27 juin, Renew Europe a posé trois conditions pour que le plan du gouvernement hongrois soit approuvé :

  1. Pas d'impunité. L'inscription des bénéficiaires du Plan de relance dans la base de données anti-fraude de l'UE afin que l'OLAF puisse sévir contre les fraudeurs.
  2. Pas de récidivistes. L'interdiction pour les entreprises et les personnes ayant des antécédents d'irrégularités ou de conflits d'intérêts avérés par l'OLAF d'accéder aux fonds de relance de l'UE.
  3. Transparence totale. L'abrogation des mesures juridiques hongroises qui, selon le précédent rapport de la Commission sur l'État de droit, empêchent les journalistes d'investigation et la société civile de faire leur travail.

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